KIMEKOMIS

KIMEKOMIS

Le rouge, en harmonie avec l’âme

En 1998, j’ai dû assurer la défense d’un septuagénaire poursuivi pour pédophilie. Commise d’office, clause de conscience refusée par mon bâtonnier, pas d'échappatoire. J’avais 29 ans et 2 ans de barre. Cette affaire criminelle a accompagné 5 années de ma vie, sous le crible de l'incompréhension de l’entourage et d’une société en proie à l’innommable des affaires Dutroux et d’Outreau. Immersion au rythme des parloirs dans l’univers carcéral.

Ce premier procès d’assises m’a surtout conduite à sonder les mille recoins de ma conscience, à en dégager mes valeurs cardinales, à identifier mes préjugés et peurs pour mieux les mettre à distance, en un mot à m’élever.

Cette complexe introspection s’est accompagnée de deux découvertes.

La première, relative à l’impérieuse harmonie de la conscience.

La deuxième, relative à la littérature japonaise dans laquelle je me suis plongée, sous tous ses genres et esthétiques. D’un voyage nippon, je conserve le souvenir de ses temples, kimonos et autres origamis, pâmés d’ors et de laques rouges, mêlés du noir assourdissant de l’encre des calligraphes.

Pourquoi cette série Kimekomis ? Pourquoi du rouge ?

Les kimekomis sont des poupées traditionnelles populaires, à la tête laquée, vêtues de soies fines, de couleurs et dessins très riches. Les kimekomis sont aussi des boules de noël.

Dans la tradition nippone, le rouge - couleur du feu, du sang et du soleil - est considéré comme la couleur de l’harmonie avec l’âme. Accessoirement, le rouge des “codes Dalloz” a jalonné le parcours de ma vie depuis 1987.

Suivant
Suivant

Beautés empoisonnées